Cette lecture ethnocritique du "Retour au désert" de Bernard-Marie Koltès articule sa problématique autour de la question du passage et des passages, la pièce mettant en scène l'évolution des personnages, de leur naissance à leur mort, ainsi que leur trajectoire. Elle retrace le parcours d'une famille, les Serpenoise, et montre les relations que les différents membres entretiennent entre eux. Ce mémoire se propose de montrer comment le passage s'organise dans le texte, comment il se manifeste autour de cette question du franchissement des seuils et des frontières. La question du passage est étudiée dans son articulation à la communication, problématique centrale chez Koltès, se traduisant par la relation à l'autre; l'autre qui est ce père, cette mère, ce frère, cette soeur, au sein du clan Serpenoise, mais l'autre qui sera également cet étranger. La communication et le passage sont donc au coeur du système des relations des personnages. La problématique est traitée en deux parties. Une première qui met en évidence le passage d'une culture à une autre, d'une langue à une autre, d'une religion à une autre, mettant en relief ces interactions culturelles qui sont à l'oeuvre dans la pièce. Puis, une seconde qui s'organise autour du passage des personnages, du franchissement ou non franchissement des seuils et des frontières, mis en rapport avec les rites de passage théorisés par Van Gennep, et le passage d'un protagoniste à un autre, de cette relation avec cette figure de l'«autre».