Pour être efficace, l'orthophoniste a besoin d'un certain nombre de connaissances et de techniques. Néanmoins, la technique à elle seule ne suffit pas nécessairement à obtenir les résultats escomptés. Effectivement, un autre aspect de la prise en charge orthophonique a toute son importance dans l'efficacité de la rééducation : la relation. Qu'on le veuille ou non, il y a toujours une relation, un lien qui se crée entre l'orthophoniste et son patient. Et ce lien peut avoir une influence favorable ou au contraire une incidence néfaste sur les résultats futurs de la prise en charge. Par conséquent, l'orthophoniste a tout intérêt à établir une relation de la meilleure qualité possible avec son patient, basée sur la confiance, le respect, l'autonomisation, l'écoute et l'empathie. Mais comment fait-on pour créer cette relation? Quelles sont les attitudes à privilégier, et celles au contraire à éviter ? Les quatre années de formation initiale en orthophonie n'apportent que peu de réponses à ces interrogations. Alors comment les orthophonistes sortant de leurs études appréhendent-ils la relation ? Quelle place lui donnent-ils dans leur pratique professionnelle ? Et surtout, comment leur pratique relationnelle progresse-t-elle au cours du temps ? Qu'est-ce qui leur permet d'évoluer dans leur relation au patient ? Ce travail de recherche a pour visée d'obtenir des pistes de réponse à ces interrogations en invitant les orthophonistes à se pencher sur la différence qu'ils peuvent constater entre leur pratique relationnelle de début d'exercice professionnel et leur pratique actuelle. Il s?agit de recueillir leur sentiment quant à la façon dont ils pensent que leurs compétences relationnelles ont évolué depuis la sortie de leurs études jusqu'à aujourd'hui, et de connaître les facteurs qui selon eux ont influencé positivement ou négativement cette évolution.