Dans le contexte actuel de tentative de maîtrise médicalisée des dépenses de santé, les professionnels de santé sont invités à s'interroger sur la qualité des soins qu'ils prodiguent. Les orthophonistes se sont donc engagés collectivement, à travers la signature d'un Accord de Bon Usage des Soins (AcBus), à adopter une « architecture rédactionnelle des comptes-rendus de bilans orthophoniques» qui comprend des éléments jugés indispensables. Cette tentative d'harmonisation du bilan orthophonique pose diverses questions. Il m'a semblé intéressant de reprendre la même question qu'avait soulevée M. BOT dans son mémoire « Etat des lieux de la notion d'évaluation et des pratiques orthophoniques concernant l'évaluation initiale des troubles développementaux du langage écrit », soutenu en juin 2003, à savoir: quels sont les représentations et les critères diagnostiques des orthophonistes libéraux pour ce qui est des troubles développementaux du langage écrit? Il me semble indispensable de répondre à cette question avant de pouvoir entamer une éventuelle recherche sur l'efficacité des pratiques de bilan orthophonique. J'ai alors conduit ma recherche suivant deux objectifs : - approfondir l'état des lieux proposé par M. BOT en m'appuyant sur les résultats qu'elle avait obtenus à son questionnaire; - recueillir les réactions des orthophonistes praticiens afin de savoir s'il existe un consensus dans la profession en ce qui concerne la nécessité de mettre en place des moyens d'évaluer la qualité des soins orthophoniques. Pour mener à bien ma recherche, j'ai conduit 31 entretiens auprès d'orthophonistes libéraux de Lorraine qui avaient déjà répondu au questionnaire de M. BOT. J'ai essayé entre autres d'expliquer quelques incohérences mises en évidence par M. BOT dans les réponses obtenues et ai envisagé l'existence d'un "retour réflexif' des orthophonistes interviewés sur leur propre pratique à la suite de notre entretien.