Selon l’Inpes, le tabagisme est la cause de 73 000 décès prématurés tous les ans en France. Ce nombre est équivalent à la somme de tous les décès concernant l’alcool, les accidents de la route, le sida, les suicides, les homicides et les drogues illicites. Fumer est un comportement acquis, trop souvent banalisé par les consommateurs et évitable, à condition d’agir par le biais de différentes mesures. Cela commence par l’interdiction dans les lieux publics, la sensibilisation aux dangers du tabac dans les écoles, l’interdiction de l’appellation « light » et la limitation des teneurs en goudrons par cigarette. Puis récemment, le paquet neutre a été instauré par le ministre de la santé Marisol Touraine, et leur vente est obligatoire chez les buralistes depuis 2017. La prévention et l’information de la population sur les dangers du tabagisme sont devenues indispensables. En novembre 2016, le mois sans tabac, la distribution de kits de sevrage, et l’augmentation du forfait annuel de remboursement en substituts nicotiniques par la caisse d’assurance maladie, ont fait l’objet d’une communication forte auprès de la population. Des mesures respectables, qui visent à sensibiliser tous les fumeurs, et qui portent doucement leurs fruits. La dépendance au tabac est telle que, le fumeur choisit de commencer, mais ne sait plus comment faire pour stopper sa consommation. Et pour cause, la nicotine contenue dans le tabac est un véritable dopant qui nourrit le système de récompense du cerveau. Un engrenage infernal qui nécessite de l’aide de la part des professionnels de santé. Le pharmacien d’officine, acteur de santé de proximité, à tout un rôle à jouer auprès de la population. Il peut intervenir au niveau de la prévention, du sevrage ou du suivi du tabagisme, car il dispose des connaissances et des outils pour y parvenir aisément. Une formation adéquate du personnel, une écoute attentive et des conseils adaptés au comptoir sont de rigueur pour mener à bien cette mission de santé publique. Dans cette guerre contre le tabagisme, le pharmacien d’officine peut évidemment gagner quelques combats.