Introduction : Le ptôsis est une chute de la paupière supérieure par impotence du muscle releveur dont le traitement est chirurgical. La résection conjonctivomüllerienne permet de traiter des ptôsis minimes à modérés. C’est une approche postérieure dans laquelle un lambeau de conjonctive et de muscle de Müller est réséqué. L’ablation de glandes lacrymales exocrines accessoires contenues dans la conjonctive lors de cette procédure pourrait retentir sur le film lacrymal. Notre étude évalue l’état lacrymal avant et après une résection conjonctivo-müllerienne. Méthode : Le film lacrymal est analysé le matin de l’intervention, à un mois et six mois post opératoire. Au moins un examen est réalisé pour chaque couche du film : l’osmolarité pour la couche lipidique, le test de Schirmer I pour la couche aqueuse, la coloration à la fluorescéine et au vert de lissamine du score OSS, le break up time pour la couche muqueuse. Un questionnaire de qualité de vie, l’OSDI complète cet examen global. La réussite de la chirurgie du ptôsis est également analysée. Le même schéma d’étude a été réalisé pour 10 yeux bénéficiant d’un réamarrage de l’aponévrose du releveur. Résultats : Dans cette étude monocentrique, prospective, 10 yeux ont bénéficié d’une résection conjonctivo-müllerienne. Aucune modification statistiquement significative n’a été retrouvée concernant l’examen du film lacrymal. La chirurgie a été efficace dans 95% des cas. Chez les patients ayant bénéficié d’un réamarrage de l’aponévrose du releveur, des résultats similaires ont été retrouvés. Conclusion : La résection conjonctivo-müllerienne est une technique chirurgicale efficace dans le traitement des ptôsis minimes à modérés. L’ablation d’une partie de la conjonctive lors de cette chirurgie semble n’entrainer aucune modification notable de l’état lacrymal. Une étude comparative avec un effectif plus important permettrait de démontrer la non infériorité de cette technique par rapport au réamarrage de l’aponévrose du releveur sur l’altération du film lacrymal.