Introduction : Le rapport bénéfice-risque à long terme de l’implantation de défibrillateur automatique implantable (DAI) en prévention primaire n’est pas clairement établi. Le but de notre étude est d’évaluer les décès et évènements cardio-vasculaires chez les patients ayant bénéficié de l’implantation de DAI en prévention primaire avec un suivi prolongé. Matériels et méthode : Nous avons inclus rétrospectivement tous les patients implantés d’un DAI hors système de resynchronisation en prévention primaire pour cardiopathie ischémique au sein du CHRU de Nancy entre Janvier 2004 et Janvier 2015 et avons recueilli les données au cours de leur suivi habituel. Résultats : Au total, 360 patients ont été inclus avec un suivi médian de 4 ans. Le taux de décès était de 18,9% avec seulement 10,3% par arythmie. Le taux de survie à un an était de 93 %, à 5ans de 80,8%, et à 7 ans de 76,2%. L’hospitalisation au cours du suivi était un facteur de risque indépendant de mortalité (HR=3,61 ; [IC95% 1,64-7,92]) ainsi que l’insuffisance rénale sévère. De plus, 35,8% des patients ont présenté une arythmie ventriculaire et 15,3% ont bénéficié d’un choc électrique interne (CEI) approprié. On dénombre 4,4% de complications immédiates et 15,3% de complications tardives. Enfin, 9,4% des patients ont reçu au moins un CEI inapproprié. Conclusion : Au cours d’un suivi prolongé dans la vie réelle, le DAI implanté en prévention primaire dans la cardiopathie ischémique présente un taux de complication faible avec une excellente protection contre la mort subite. L’insuffisance cardiaque et la défaillance rénales sont les principaux marqueurs de mauvais pronostic.