Introduction : L’angine est une pathologie fréquente qui reste pourvoyeuse de nombreuses prescriptions d’antibiotiques et ce, malgré son origine majoritairement virale. Les complications des angines streptococciques, avec le RAA en tête, servent encore de justificatifs à l’usage des antibiotiques dans l’angine, bien que ses complications soient devenues extrêmement rares dans les pays développés. Objectif : évaluer la perception d’une abstention d’antibiothérapie dans l’angine auprès de 11 médecins généralistes de Moselle. Matériel et méthode : étude qualitative réalisée sous forme d’entretiens semi-dirigés auprès de 11 médecins généralistes de Moselle (57). Résultats : le principal frein à une abstention d’antibiothérapie est la crainte de survenues des complications et notamment le RAA ainsi que le phlegmon péri-amygdalien. Une durée d’évolution supérieure à 3 jours n’incite pas les praticiens à une abstention d’antibiotiques. A l’inverse, une majorité de médecins reconnaissait l’importance de préserver les antibiotiques afin de limiter l’émergence de BMR et adhérait à cette démarche abstentionniste à condition de pouvoir réévaluer sous 2 ou 3 jours leurs patients. Conclusion : les praticiens, bien que prêts à réduire leurs prescriptions d’antibiotiques dans l’angine pour épargner leur efficacité, ont encore des difficultés à passer outre leurs représentations, leurs croyances et leurs peurs des complications post-streptococciques pourtant devenues anecdotiques en Occident