Introduction: Le déni de grossesse reste un phénomène peu connu des professionnels de santé. Pourtant, son incidence est loin d’être négligeable. L’objectif de l’étude était d’évaluer si le déni de grossesse pouvait avoir un impact sur le développement de l’enfant. Patients et méthode : Cette étude prospective a inclus 51 enfants nés à terme à la maternité régionale de Nancy après un déni de grossesse entre le 1er janvier 2009 et le 30 juin 2015. Dans notre étude nous avons suivi le devenir des enfants à différents âges. Nous avons pour cela collecté les données néonatales, à 9 mois et 2 ans par l’intermédiaire des certificats médicaux obligatoires, ainsi que les données actuelles collectées grâce à un questionnaire téléphonique. Trois aspects fondamentaux du devenir de l’enfant ont été analysés : la croissance staturo pondérale, le développement psychomoteur et l’existence de pathologies. S’agissant d’une première étude à visée exploratrice aucun test statistique n’a été réalisé. Résultats : L’incidence du déni de grossesse correspondait à 1 naissance sur 300 durant l’étude. Un retard de croissance intra utérin harmonieux était retrouvé chez ces enfants avec une reprise par la suite d’une croissance staturo-pondérale normale dès le 9ème mois. Le taux de mortalité périnatale à terme était de 5%. Nous n’avons pas constaté d’augmentation de la morbidité chez ces enfants. Un retard de développement psychomoteur était présent chez 20% d’entre eux dès l’âge de 9 mois avec une augmentation de l’incidence en grandissant. Ce retard s’élevait à 30% après 24 mois, la moitié étant des problèmes dans le domaine du langage. Conclusion : Au vu des résultats de cette première étude la création d’un protocole de suivi dès la naissance semble donc indispensable pour ces enfants.