Introduction : Les injections intra-corporelles de paraffine, notamment à visée esthétique, ont été répandues dans le monde au début du XXème siècle. Cependant des complications, parfois sévères, sont rapidement signalées. Nous rapportons un cas de lupus érythémateux cutané subaigu et de paraffinomes au décours d’injections de paraffine dans les deux seins. Observation : Une patiente bulgare de 37 ans, qui a reçu dans son pays d’origine des injections de paraffine au niveau des deux seins afin d’augmenter leur volume, a développé plusieurs mois après des paraffinomes mammaires. Seize années plus tard, elle a présenté des lésions cutanées dont l’histologie est en faveur d’un lupus érythémateux subaigu cutané, associé à des anticorps antinucléaires, avec positivité des anticorps anti-SSA et anti-SSB. Discussion : Plusieurs cas de maladies auto-immunes ont été rapportés après des injections d’huiles minérales ou la pose d’implants au niveau mammaire, mais l’imputabilité de ces substances est difficile à démontrer. La plupart des grandes études ne retrouvent pas de lien. L’étude de Hennekens met en évidence un surrisque de 1,24 de développer une connectivite chez les patients ayant bénéficié de mammoplastie, mais des biais sont relevés. Une augmentation de plusieurs autoanticorps chez les patientes porteuses d’implants mammaires est également rapportée. Conclusion : La paraffine n’est pas une substance biologiquement inerte et pourrait, chez les sujets prédisposés, agir comme un adjuvant dans le déclenchement de symptômes rentrant dans le cadre des « syndromes auto-immunitaires/inflammatoires induits par les adjuvants » (ASIA).