‘Y avoit si grant charté a Paris […] par défaulté du roy’
Résumé
In the later Middle Ages the power of the French king was personal but the kings could not cover the whole of the 400,000 km2 of their
kingdom.. Its sacred character manifested itself in the contact the king established with his subjects; in practice, the physical presence of the king was a major political factor. The slow growth of administration did not displace this, but rather reinforced the king’s ‘power in representation’. In this paper we shall study the absence of the king, but instead of examining political theory, we shall follow the king on his journeys and observe him through the reactions of public opinion. The itinerary of the king draws a kind of ‘customary map’, showing the proximity of power to its subjects: by default, the map suggests how distant power was, or how it was delegated. And on this map two scales overlap, a geographical one and a social.
Alors que le royaume de France s’étend au XVe siècle sur environ 400.000 km², où le roi réside-t-il ? Quelles sont les régions qu’il gouverne personnellement, celles qu’il parcourt épisodiquement, celles qui demeurent extérieures à l’espace du gouvernement direct ? Ces espaces différents forment finalement une géographie coutumière dont l’Etat royal reçoit une part de sa légitimité et qui permet d’entretenir des liens particuliers avec les communautés du Bassin parisien, cœur du royaume. Or à l’issue de la Guerre de cent Ans, Charles VII et ses successeurs délaissent Paris au profit de la vallée de la Loire : la capitale est désormais privée de roi, des régions périphériques deviennent le centre de l’espace politique français. Comment ce basculement territorial est-il vécu par les élites royales et par les communautés locales ? Après les incompréhensions et les tensions du milieu du siècle, cette situation remodèle les représentations politiques dans le royaume : l’absence du roi est désormais compensée par la multiplication de relais locaux de l’Etat royal (gouverneurs et Parlements régionaux), qui organisent un gouvernement délégué, soutenu par des formes symboliques de la présence royale.
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