La tragédie parodiée ou les formes en combat
Abstract
La critique littéraire a généralement tendance à interroger l'histoire en des termes duels. Classicisme et romantisme, tragique et comique, théâtres populaire et élitiste, genres « nobles » et « bas » sont autant de couples antagonistes indispensables pour découper des tranches d'histoire, marquer déclins et apogées et assigner à chaque siècle un genre littéraire prédominant. Suivant un tel procédé, le théâtre français du XIX e siècle se résume aisément à la fameuse bataille d'Hernani qui opposa, au Théâtre-Français, classiques et romantiques, « barbus » et « chevelus », libéraux et royalistes, mêlant largement littérature et politique. Entre une tragédie à bout de souffle et le drame triomphateur, la rupture entre deux esthétiques semblait être le fruit de l'histoire : « Êtes-vous classique ou romantique ? », demandait Lousteau au jeune Lucien de Rubempré, « Mon cher, vous arrivez au milieu d'une bataille acharnée, il faut vous décider promptement. La littérature est partagée en plusieurs zones ; mais nos grands hommes sont divisés en deux camps » 2. Ainsi Balzac caricaturait-il le milieu littéraire de la fin de la Restauration. Mais si le débat entre classiques et romantiques illustre assez bien les luttes politiques et l'accession des auteurs à la notoriété littéraire, il est de peu de secours pour le théoricien qui souhaite cerner leur contexte alors 1. Cet article a été publié dans Littératures classiques, « Jeux et Enjeux des théâtres classiques (XIX e-XX e siècles) », Actes du colloque tenu en Sorbonne les 2 et 3 mars 2001, textes réunis et présentés par M. Bury et G.
Domains
Musicology and performing arts
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