INTRODUCTION : L'arthroplastie totale de genou constitue le traitement de choix de la gonarthrose avancée et invalidante. Bien que la majorité des patients soit satisfaite des résultats, environ 20% d'entre eux conservent des douleurs chroniques d'étiologie indéterminée après chirurgie. L'impact de la douleur chronique est majeur et multidimensionnel mais il n'existe pas de recommandations définissant précisément la prévention et la prise en charge de la douleur chronique après pose de Prothèse Totale de Genou (PTG). Les recommandations actuelles préconisent une prise en charge multidisciplinaire et graduée de la douleur chronique après pose de PTG, combinant des traitements médicamenteux et non médicamenteux. L'hypnoanalgésie fait partie des approches non pharmacologiques. Ce processus de conscience module les réponses cérébrales au cours de stimuli douloureux mais reste un outil non validé par manque d'études de bonne qualité méthodologique. L'objectif de ce travail est d'évaluer l'apport de l'hypnoanalgésie associé à la rééducation fonctionnelle lors du premier mois suivant une arthroplastie totale de genou dans la prévention des douleurs postopératoires chroniques d'étiologie indéterminée. MÉTHODE : Il s'agit d'un essai contrôlé randomisé mené au Centre de Rééducation Florentin (Nancy, France), service de soins de suite et de réadaptation spécialisé dans la rééducation des pathologies de l'appareil locomoteur. Cette étude concerne des patients souffrant de gonarthrose primitive pour lesquels l'indication d'une PTG de première intention est retenue par les chirurgiens orthopédiques du Centre Chirurgical Emile Gallé (Nancy, France). Les patients inclus en postopératoire lors de leur admission en centre de rééducation seront répartis par randomisation en deux groupes : l'un bénéficiant du protocole de rééducation fonctionnelle conventionnelle (groupe« contrôle»), l'autre bénéficiant de séances d'hypnoanalgésie en complément du protocole de rééducation fonctionnelle conventionnelle (groupe« intervention»). L'objectif principal est de comparer entre les deux groupes la prévalence de la douleur chronique post-chirurgicale (sévère ou non, avec ou sans caractère neuropathique) 6 mois après la pose de la PTG. Les objectifs secondaires sont de comparer entre les deux groupes la prévalence de la douleur post-chirurgicale (sévère ou non) 1 mois après la pose de PTG, l'état fonctionnel 1 mois et 6 mois après la chirurgie, le niveau de satisfaction du patient vis-à-vis de la rééducation (mesuré 1 mois après la chirurgie) et le niveau de satisfaction du patient vis-à-vis de la chirurgie (mesuré 6 mois après la chirurgie). DISCUSSION : Les résultats de cette étude nous permettraient d'évaluer l'intérêt à proposer, en complément de la rééducation fonctionnelle conventionnelle, l'hypnoanalgésie comme outil de prévention des douleurs chroniques d'étiologie indéterminée après arthroplastie totale de genou et de discuter de sa place dans une approche globale et multidisciplinaire.