Avec le vieillissement de la population, l'automédication des sujets âgés va devenir de plus en plus fréquente. Il est du rôle du pharmacien d'assurer la sécurité et de veiller à ne pas banaliser la vente de médicaments disponibles sans prescription médicale. Le vieillissement physiologique, inégal mais inévitable, fragilise les personnes âgées. Parallèlement, des maladies chroniques peuvent s'ajouter et nécessitent des traitements médicamenteux permanents. De ce fait, de nombreux sujets âgés sont polymédiqués. Tout cela fait qu'une situation anodine comme une demande d'automédication pour des maux bénins peut se transformer en danger avéré. L'automédication, tâche quotidienne du pharmacien d'officine, n'est pas à prendre à la légère et requiert une grande vigilance notamment avec les sujets âgés. Une enquête a été réalisée dans le Nord-Est de la France pour connaître les pathologies et traitements des personnes âgées et leurs habitudes en ce qui concerne l'automédication. A partir de là, des situations à risque ont été décelées et analysées. Des alternatives, plus sécuritaires, ont été proposées pour répondre aux demandes de cette tranche de la population. Des fiches conseils reprenant certaines demandes d'automédication ont été rédigées pour aider les pharmaciens d'officine. Le pharmacien doit faire preuve d'une grande vigilance lors de la dispensation de médicaments aux sujets âgés. Pour l'aider, certains outils comme le dossier pharmaceutique, le dossier médical partagé ou l'historique médicamenteux sont à sa disposition. Chaque demande d'automédication est à replacer dans un contexte unique. Le pharmacien doit comprendre pourquoi cette demande est faite et pour qui. La référence au patient comprend son âge mais aussi son état de santé, son histoire (ses antécédents), ses habitudes de vie, ses pathologies, ses traitements en cours… C'est toute cette analyse de la situation qui fait que le pharmacien d'officine est une personne de confiance sur laquelle peuvent se reposer les patients âgés.