Contexte : la prise en charge antalgique des patients est une priorité de santé publique. Depuis 2009, une modification de l'AMM du MEOPA lui permet de sortir de la réserve hospitalière mais celui-ci n'est pas en dotation dans les antennes médicales de l'armée donc non utilisable par le personnel. OBJECTIF : identifier les soins et gestes douloureux effectués en antenne médicale par les infirmiers et les médecins militaires et identifier l'intérêt des praticiens pour l'usage du MEOPA dans leurs prises en charge. MÉTHODE : réalisation d'un questionnaire standardisé envoyé via internet aux différents médecins et infirmiers des antennes médicales militaires des régions Nord et Grand Est de la France. RÉSULTATS : 129 médecins et 145 infirmiers ont été interrogés, 67 médecins et 31 ont répondus soit un taux de réponse de 35 % avec 98 questionnaires analysés. 43 % des médecins et 74,2% des infirmiers rapportent prendre en charge des patients insuffisamment soulagés lors de soins douloureux. Tous les personnels connaissent par ailleurs le MEOPA et 84 % l'ont déjà utilisé. Sur ces personnels, 40 % des médecins et 61 % des infirmiers ont à la fois pris en charge des patients insuffisamment soulagés lors des soins douloureux et estiment que le MEOPA aurait une utilité dans la prise en charge. Les gestes ou soins douloureux qui sont fréquemment rencontrés et qui nécessiteraient une utilisation de MEOPA sont les soins de petites chirurgie (panaris, abcès, ongles incarnés), les traumatismes ostéoarticulaires et les soins de pansement de brûlures. CONCLUSION : le MEOPA est une thérapeutique de choix dans la prise en charge antalgique de certains soins et gestes douloureux et offre une alternative aux traitements disponibles. De nombreux praticiens estiment qu'il aurait sa place dans les soins rencontrés en médecine militaire. A la différence du milieu civil, il y a peu de freins à sa mise en place en milieu militaire.