Caractérisation du changement récent de l’environnement agricole dans le Moyen-Atlas (Maroc) à partir du quotient pluviothermique d’Emberger
Résumé
La durabilité de l'agriculture et du développement rural est étroitement dépendante du climat dont les changements ont été observés ces dernières décennies. Au Maroc, à l’échelle annuelle, ces changements vont dans le sens d’une diminution des précipitations mais on note également une élévation de la température. Le quotient pluviothermique d’Emberger, qui combine ces deux variables, traduit les conditions hydriques des milieux méditerranéens. Nous utilisons cet indice pour mettre en évidence l’amplitude des changements dans la contrainte biologique au niveau du Moyen Atlas septentrional, et plus particulièrement dans ses périmètres agricoles. Au final, sur la période récente (1975-2017), les variations du quotient pluviothermique d’Emberger mettent en lumière les changements dans la répartition des bioclimats au sein du Moyen Atlas et ses bordures. Ils deviennent de moins en moins favorables à l’agriculture. Ceci pose le problème de l’ajustement des systèmes agricoles à ces nouveaux contextes bioclimatiques, ce qui est un élément d’explication de la pression croissante sur la ressource en eau que l’on observe actuellement à l’échelle des périmètres irrigués du Moyen Atlas et de ses bordures.