INTRODUCTION : Le syndrome abdominal aigu non traumatique, défini par une douleur évoluant depuis moins d’une semaine, constitue un des motifs les plus fréquents de consultations des services d’urgences. En France, il représente environ 4% à 5% des passages dont 30% des cas seront hospitalisés et 40% bénéficieront d’une intervention chirurgicale urgente. Les étiologies étant nombreuses, l’imagerie s’avère nécessaire. Le scanner est un examen qui apporte une réelle plus-value pour le patient mais doit être codifié. OBJECTIFS : Notre étude consistait à évaluer l’effet d’une information ciblée concernant les règles de bonnes prescriptions des scanners abdomino-pelviens dans l’indication des syndromes abdominaux aigus non traumatiques aux Urgences. L’objectif principal était d’évaluer la proportion de scanners dont l’indication était considérée comme « justifiée », jugée par adjudication d’experts, avant puis après une campagne de sensibilisation. Les objectifs secondaires en évaluaient l’impact sur le diagnostic, le temps de prescription, et sur les pratiques médicales. MÉTHODES : Il s’agissait d’une étude mono centrique, observationnelle de type « avant/après » menée de Juillet 2018 à Janvier 2020, évaluant les pratiques des urgentistes du Centre Hospitalier de Saint-Dié. RÉSULTATS : Au total, 420 patients ont été inclus dans l’étude, dont 55,5% de femmes et un âge moyen de 60 ans. Après campagne de formation, 81,2% des scanners abdominaux ont été évalués comme justifiés contre 69,6% en rétrospectif, soit une différence significative de 11,6% (p : 0,009). Prospectivement, on note une diminution de 32% des prescriptions des scanners, une baisse de 52% des hospitalisations et une augmentation des prises en charge chirurgicales directes pour 11,2%. Le délai de prescription était plus long soit de 2 heures 36. Une concordance décrite comme « légère » (kappa 0,39), entre la suspicion diagnostique initiale de l’urgentiste et le résultat réel du scanner a été notée. CONCLUSION : Notre étude a montré qu’une campagne de sensibilisation et de formation ciblée sur les urgentistes a amélioré significativement la qualité de prescriptions des scanners abdomino-pelviens.