Campagne nationale « la fin de vie, et si on en parlait ? », qu’en reste-t-il deux ans après ? : évaluation de la perception de la campagne nationale d’information sur la population consultant en cabinet de médecine générale
Résumé
INTRODUCTION ET MÉTHODE: Du constat unanime sur la méconnaissance et la mauvaise appropriation de la loi Léonetti, une révision de celle-ci a été promulguée en 2016 conjointement à la création du Centre National de Soins Palliatifs et de la Fin de Vie (CNSPFV). Dans l’optique de remédier à ce constat, le CNSPFV s’est vu confier l’organisation d’une campagne d’information : « la fin de vie, si on en parlait ? » qu’il a mené en plusieurs phases de la fin 2016 à la fin 2018. Afin d’évaluer la portée de cette campagne, une enquête observationnelle descriptive transversale a été réalisée pour trouver le nombre de patient ayant souvenir du slogan de la campagne. Par la même occasion la notion de directives anticipées (DA) et leur abord à laquelle la campagne devait renvoyer est traitée. RÉSULTAT: Malgré un grand nombre de patients inclus (227), l’étude ne retrouve qu’une très faible proportion de patient touchés par la campagne (7,5%). Le biais de mémorisation, une campagne mal ciblée peuvent en partie expliquer ce faible taux. Bien que ce faible effectif impacte fortement la portée des résultats obtenus, on peut noter que parmi les patients rapportant connaitre la campagne, un tiers fait état d’avoir parlé de la fin de vie au décours. Dans ce groupe sensibilisé également, la connaissance des directives anticipées est meilleure (35%) que dans le groupe non sensibilisé (6%, p<0,001) mais la connaissance des DA relative à l’ensemble de l’échantillon apparait encore très faible (8%). Il existe aussi de nombreux freins pour leur rédaction comme le confirme le très faible nombre de patients les ayant rédigées. Le sujet de la fin de vie et des DA rencontrent pourtant un intérêt que confirme l’étude avec un monde médical validé comme interlocuteur privilégié que la population semble majoritairement prête à aborder par une consultation spécifique. CONCLUSION : L’approche de la fin de vie et des DA est un sujet qui intéresse la population rencontrée en médecine générale quel que soit l’âge, cependant cette étude nous a permis de mettre en évidence la méconnaissance de la dernière campagne de sensibilisation ainsi que celle du dispositif des DA. Si le médecin généraliste apparait comme un relais privilégié pour ces sujets, la question de la consultation dédiée semble être un élément de réponse intéressant pour améliorer la réflexion sur le sujet et pour conduire à une éventuelle rédaction.
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