Introduction : L’OMS, la HAS, et l’ABM recommandent de délivrer des compléments uniquement sur indication médicale. Or, la délivrance des compléments est une pratique courante en maternité. L’objectif principal de cette étude était d’analyser les indications des compléments donnés chez les nouveau-nés allaités au sein à la maternité du CHRU de Nancy afin de les comparer avec le protocole de l’ABM. Matériel et méthode : Nous avons mené une étude observationnelle, descriptive et monocentrique. Nous avons réalisé une étude de cohorte constituée des groupes « nouveau-nés ayant reçu au moins un complément » et le groupe « nouveau-nés n’ayant pas reçu de complément ». Puis, nous avons réalisé une analyse des pratiques professionnelles sur la délivrance des compléments. Résultats : Les facteurs de risque retrouvés pour la délivrance de complément sont : la primiparité (p=0,04), l’absence d’allaitement maternel antérieur (p=0,026), la garde du nouveau-né par le personnel la nuit (p=0,007), l’absence de peau à peau (p=0,027) et l’absence de la première tétée dans les 2 heures après la naissance (p=0,025). Notre étude a démontré que les compléments étaient un facteur de risque d’arrêt de l’allaitement maternel exclusif à la sortie de la maternité. Parmi les compléments donnés, 72,5% ont été délivrés en dehors des indications médicales définies par l’ABM. Discussion : Les résultats retrouvés pour les facteurs de risque de la délivrance des compléments sont similaires aux données de la littérature. Nous devons donc prêter plus d’attention aux patientes qui présentent des facteurs de risque du recours aux compléments. Les compléments ne sont pas la réponse à toutes les difficultés de la mise en place de l’allaitement maternel, d’autres mesures peuvent êtreproposées comme le peau à peau, l’expression manuelle du lait et le tire lait.