INTRODUCTION : La consommation d’antibiotiques en France demeure environ 30% supérieure à la consommation moyenne européenne. 93% des prescriptions d’antibiotiques s’effectuent en ambulatoire et 30 à 50% de ces dernières s’avèrent inadaptées. Le mésusage des antibiotiques est le principal facteur en cause dans le développement de l’antibiorésistance de plus en plus menaçante. L’objectif de cette étude était d’évaluer les pratiques de prescription des antibiotiques en milieu carcéral et la pertinence de ces dernières. MÉTHODES : Il s’agit d’une étude rétrospective sous forme d’évaluation des pratiques professionnelles, réalisée à l’aide de deux questionnaires, en comparaison à un référentiel régional. 136 antibiothérapies prescrites sur une année du 1er décembre 2018 au 30 novembre 2019 au centre pénitentiaire de Nancy Maxéville ont été évaluées, à l’exclusion des prescriptions d’antibiotiques à visée odontologique. RÉSULTATS : Les antibiotiques utilisés étaient largement représentés par l’Amoxicilline ou l’association Amoxicilline-Acide Clavulanique et les pathologies recensées étaient dominées par les infections cutanées. 60 à 69% des prescriptions s’étaient révélées conformes dans l’indication, la molécule, la posologie et la durée. CONCLUSION : Il persiste un nombre non négligeable de prescriptions inadaptées aux recommandations imposant de poursuivre les efforts sur la juste utilisation des antibiotiques. Les outils d’aide, les formations et la transmission des connaissances sur les enjeux de l’antibiorésistance doivent être encouragés, au risque de s’orienter vers une « ère postantibiotiques ».