INTRODUCTION : Pour répondre au constat du mal être chez les jeunes, le département meusien expérimente un dispositif de coordination dédié aux professionnels pour améliorer leur prise en charge. Ce dispositif s’adresse en particulier aux médecins généralistes de par leur rôle de premier recours en soins de ville. Cette étude avait pour objectif de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les généralistes meusiens dans la prise en charge des adolescents et de recueillir leurs attentes vis-à-vis de cette nouvelle ressource. METHODE : Dans cette étude qualitative, nous avons interrogé 23 médecins généralistes meusiens répartis en 4 focus groupes de juillet 2017 à janvier 2018. RESULTAT : Deux types de situations sont qualifiées de complexes par les participants. D’une part l’urgence psychologique, situation chronophage et qui nécessite l’accès rapide au secteur psychiatrique alors que la collaboration entre médecins généralistes et psychiatres est peu développée. D’autre part, les problématiques non médicales qui positionnent le médecin généraliste dans un rôle social ou éducationnel. Tous s’accordent à dire que le mal être de l’adolescent n’est pas facile à détecter car peu exprimé ou de manière allusive et sa confiance est difficile à obtenir. Les généralistes interrogés pensent que certains problèmes leur échappent faute de communication. DISCUSSION : Les difficultés exprimées par les participants ont révélé leurs attentes pour ce dispositif expérimental. Ils y voient l’opportunité de créer du lien entre professionnels de l’adolescence des différents secteurs et la possibilité de travailler en équipe pluridisciplinaire pour les situations dépassant leur propre champ de compétences. CONCLUSION : Le dispositif constitue donc une piste d’amélioration avec la perspective d’une organisation logique, coordonnée et égalitaire des parcours de soins jugés complexes, répondant à la méconnaissance de certaines ressources ou au manque de collaboration entre professionnels des différents secteurs.