INTRODUCTION : Les données concernant le pronostic des polynucléaires neutrophiles associes aux tumeurs (TANs) dans les cancers du poumon non a petites cellules (NSCLC) sont discordantes. Dans cette étude, les auteurs ont étudié l’impact des TANs et du rapport neutrophiles sur lymphocytes (iNTR) sur la survie et leur corrélation avec les données clinico-pathologiques et moléculaires. Ils ont émis l’hypothese que ces éléments étaient corrélés a un pronostic péjoratif sur la survie. MATÉRIELS ET MÉTHODES : Tous les patients atteints d’un adénocarcinome pulmonaire opérable diagnostique entre janvier 2010 et janvier 2012 ont été inclus. Ils ont tous bénéficié d’une chirurgie thoracique première. Les patients de stade IV, traites par radiothérapie, ou par chimiothérapie néo adjuvante, et dont la résection chirurgicale était incomplète, ont été exclus. Pour chaque cas, la lame histologique la plus représentative de la tumeur a été sélectionnée pour le compte cellulaire. Le bloc de paraffine correspond a été utilisé pour l’analyse immunohistochimique : myélopéroxidase (MPO), l’antigène de surface T8 (CD8), et la protéine PD-L1. Les données concernant le statut mutationnel (EGFR, KRAS) ont été recueillies. RÉSULTATS : 101 patients ont été inclus. Les hommes représentaient 67,3 % de la population. La plupart des patients étaient de stade I. A la fin du suivi, 33 % des patient éraient décédés. La survie médiane était de 78,5 mois (extrêmes, 5-132 mois). 7,7 % des patients étaient mutes pour le gène EGFR et 30,7 % pour le gène KRAS. Dans cette étude, les TANs étaient associés a la survie sans récidive : les patients ayant un nombre de TANs ≥ 300 avaient un risque plus élevé de rechuter (p=0,0133) ; sans corrélation significative sur la survie globale. Aucune corrélation entre l’iNTR et la survie n’a été trouvée. Il y avait une corrélation positive entre les TANs comptes sur lame d’Hematoxyline-Eosine-Safran (HES) et le stade de la tumeur (p=0,0107), le stade T (p=0,0183) et le stade N (p=0,0221). De même que pour les TANs marques par le MPO (MPO +) et le stade de la tumeur (p=0,0246). Les marqueurs histopronostiques péjoratifs (nécrose, architecture de haut grade, dissémination tumorale dans les espaces aériens) étaient corrélés de manière positive aux TANs, comptes sur HES et MPO +. Nous avons aussi trouvé une corrélation positive entre les TANs comptes sur HES et le statut PD-L1 (p=0,0040) et entre les TANs MPO + et le statut PD-L1 (p=0,0003). Aucune corrélation n’a ete trouvee concernant les mutations EGFR ou KRAS. CONCLUSION : Cette étude a montré que les TANs évalués sur lame HE(S) ou marques par l’anticorps MPO pourraient être utilisés comme biomarqueur histopronostique péjoratif. Nous avons également trouve une corrélation positive avec le statut PD-L1 ce qui pourrait souligner le rôle de l’immunité inné dans ces tumeurs.