CONTEXTE : Le recours aux neuroleptiques chez les personnes âgées souffrant de Maladies d’Alzheimer et Maladies Apparentées semble rester une pratique courante en cas de troubles du comportement perturbateurs de la démence. Leurs effets indésirables et l’augmentation du risque de mortalité ont conduit à l’élaboration de recommandation privilégiant le recours à des approches non pharmacologiques. Les Unités d’Accueil Spécifique Alzheimer (UASA) devraient pouvoir répondre à ces besoins particuliers et limiter le recours aux traitements psychotropes. OBJECTIFS : Mesurer le taux de prescription de neuroleptique en UASA. Evaluer la prescription des autres psychotropes. Evaluer l’usage de médicaments anticholinergiques. Evaluer le recours aux échelles d’observation des TCPD. Identifier des déterminants à la prescription de neuroleptiques. METHODE : étude observationnelle, rétrospective, dans 13 des 14 UASA meusiennes, incluant 196 résidents, avec recueil direct dans les dossiers médicaux. RESULTATS : 40,3% des résidents reçoivent un traitement neuroleptique, associé à un autre psychotrope dans 77% des cas ; 36,2% reçoivent un anxiolytique, 12,8% un hypnotique, 41,3% un antidépresseur, et 4,1% un thymorégulateur. 2.6% ont une médication potentiellement inappropriée par un traitement anticholinergique. Le NPI-ES est utilisé dans toutes les structures, mais de manière inappropriée. Les facteurs identifiés favorisant le recours aux neuroleptiques sont le sexe masculin, l’âge inférieur à 80 ans, et le transfert depuis un EHPAD. CONCLUSION : Le recours aux neuroleptiques et aux psychotropes en général est trop fréquent en UASA. Une politique de déprescription plus volontariste, s’appuyant sur les compétences des médecins coordonnateurs, la formation des équipes aux outils d’observation, et des échanges pluridisciplinaires incluant les médecins traitants prescripteurs est nécessaire.