Le syndrome respiratoire aigu sévère-coronavirus 2 (SARS-CoV-2) est à l’origine de la maladie COVID-19, déclarée pandémie mondiale le 11 mars 2020 par l’OMS. Les travailleurs de la santé représentent une po-pulation à haut risque de contracter le SARS-CoV-2 en raison de l’exposition fréquente et répétée à ce virus. L’étude COVIDOSOIN, réalisée entre Avril et Juillet 2020 sur 4696 travailleurs de la santé au CHRU de Nancy a pour objectif d’évaluer la séroprévalence du SARS-CoV-2 parmi cette population et d’identifier les facteurs de risque associé à cette infection par le SARS-CoV-2. Les principaux résultats de cette étude montrent que la séroprévalence était de 5,1% parmi le personnel hospitalier. Les travailleurs avec un test RT-PCR positif ou une sérologie positive avaient le plus souvent des antécédents de symptômes liés au COVID. Par exemple, la perte de l’odorat ou du goût était un facteur de risque de séropositivité au SARS-CoV-2 (OR ajusté=4,2, 95%CI [2,6-6,7], p<0,001). Les travailleurs avec un test RT-PCR positif avaient également le plus souvent travaillé dans une unité COVID, ce qui n’a pas été montré chez les travailleurs avec une sérologie positive. Pour finir, le tabagisme a montré un effet protec-teur sur le risque de séropositivité dans cette étude (OR ajusté=0,6, IC95% [0,4-0,9, p=0,019). Le rôle pro-tecteur du tabagisme reste débattu dans le monde scientifique avec des données contradictoires concer-nant l’effet protecteur du tabac sur l’infection à SARS-CoV-2 ainsi que les mécanismes d’action pouvant l’expliquer. L’étude Covidosoin a pour point fort de permettre d’enrichir les connaissances sur l’exposition des travail-leurs de la santé au SARS-CoV-2, notamment concernant le statut de séropositivité puisque celui-ci est ac-tuellement indifféremment associé à une infection ou à une vaccination.