Le système solaire est le résultat d'une maturation lente et complexe de la matière. La composition isotopique du molybdène mesurée dans des objets extraterrestres enregistre l'action des phénomènes qui ont contribué à la mise en place et au développement du système planétaire qui nous abrite. (i) Aucun fractionnement de masse n'est observé dans les météorites différenciées et primitives. (ii) Aucune preuve de la présence du radionucléide technétium-97 dans le système solaire n'est trouvée (97Tc/98Ru < 4 x 10-4). Ce résultat est cohérent avec l'abondance, attendue dans le cas d'une nucléosynthèse des p-radionucléides éteints dans les supernovae de type II et un modèle d'évolution chimique ouvert non linéaire de la Galaxie. (iii) Des anomalies nucléosynthétiques héritées sont observées dans des objets différenciés et des fractions lessivées de météorites primitives. Deux pôles sont ainsi identifiés. Le spectre Mo-m est porté par des , grains circumstellaires de carbure de silicium et est enrichi en produits du processus s tandis que le spectre Mo-m représente la signature homogène de la nébuleuse protosolaire et est appauvri en produits du processus s. La présence d'anomalies nucléosynthétiques à une échelle mégascopique permet de discuter les filiations entre corps planétaires et permet également d'étudier la distribution spatiale des grains circumstellaires dans la nébuleuse.