Le contexte dans lequel éclatent les huit affaires associées à la vie privée de François Mitterrand (entre le 1 er janvier 1981 et le 31 décembre 1996) mobilise les institutions judiciaires, médiatiques et politiques française. Celles-ci sont tributaires d'un cadre réglementaire qui révèle un grand nombre de lacunes. Il en résulte que les entreprises de presse peuvent pratiquement tout dire et tout montrer dans leurs journaux et magazines, tout spécialement lorsque rentre en ligne de compte la notion de vie privée, et qu'elles paraissent en gérer ensemble le traitement. Sur un corps de quinze journaux et magazinzq français (soit 1719 articles et / ou illustrations indépendantes), il s'agit d'étudier la construction de huit affaires médiatiques : Mazarine, cancer, Pelat, Grossouvre, Bérégovoy, Bousquet, déplacement au Maroc, photographies de François Mitterand sur son lit de mort - Prenant en compte les variables des énoncés linguistiques et iconographiques, du point de vue de l'énoncé comme du point de vue de l'énonciation énoncée, la thèse analyse tous les paramètres qui interviennent. Pour un journal ou un magazinz, s'engager dans la construction d'une affaire, c'est faire des choix récurrents qui concernent ce dont il va parler mais aussi de la manière dont il va le faire. Un modèle de construction médiatique de l'affaire peut alors en être induit. Enfin, lorsque dans le champ médiatique, certains journaux ou magazines construisent à un moment précis une affaire sur un thème tabou, qu'ils soient seuls ou solidaires avec d'autres, qu'ils suivent ou contredisent leur ligne éditoriale permanente, ils visent un effet final répondant à des enjeux symboliques, identitaires et / ou économiques.