La déformabilité de la membrane cellulaire est un des facteurs régissant le rôle de la membrane dans le fonctionnement cellulaire. L’idée originale de ce travail est l'application de l'anisotropie de fluorescence à l'étude de la déformation de membranes soumises à une contrainte de cisaillement. Un appareillage permettant la mesure de l'anisotropie de fluorescence d'une suspension dans un viscosimètre de Couette a été réalisé. Il a été appliqué à l'étude de membranes isolées (ghosts d'érythrocytes) avec deux sondes fluorescentes le TMA-DPH et l'acide 6-(9-anthroyloxy) stéarique. Un modèle théorique a été développé permettant de simuler l'anisotropie de fluorescence en prenant en compte un modèle de déformation de la membrane sous la forme d'un ellipsoïde et un modèle de rotation moléculaire restreinte attachée à la structure lipidique. Le modèle permet de reproduire de façon satisfaisante les résultats expérimentaux, conduisant à la valeur de l'indice de déformation de la membrane et à son orientation par rapport à l'écoulement. Les valeurs de l'indice de déformation sont en accord avec celles d'études utilisant d'autres techniques. Cette étude fondamentale est complétée par une étude à fortes contraintes de cisaillement qui indique une résistance progressive de la membrane à la déformation. Par ailleurs, des essais positifs en utilisant une sonde plus spécifique du milieu lipidique permettent d'envisager une étude sur des cellules intactes. En conclusion, le phénomène observé est interprété et quantifié par des paramètres géométriques. La sensibilité et la maitrise de la mesure suggèrent d'étudier une corrélation avec des états pathologiques pour le développement d'éventuels tests cliniques