Notre intervention en maison d'arrêt nous a confronté aux effets traumatiques de l'enfermement mais nous a aussi enseigné que la pratique d'activités physiques et sportives (APS) pouvait les réduire et avoir des effets secondaires sur les conduites de santé des femmes incarcérées. C'est ce que cette étude se propose d'évaluer par la mise en place d'un dispositif méthodologique précis. Nous avons comparé les conduites de santé d'un groupe de femmes non pratiquantes à celles d'un groupe pratiquant obligatoirement des APS, ces groupes étant tirés au sort. Le recueil des données s'est essentiellement effectué à travers des entretiens semi-directifs. Les résultats montrent une évolution différenciée des conduites de santé selon le groupe d'appartenance, celui des pratiquantes à une évolution plus favorable. Il s'avère que l'influence d'activités physiques organisées et adaptées à des retombées sur la sensation de forme et les préoccupations liées à la diététique. Elle suscite des sensations nouvelles et accroit la sensibilité au fonctionnement organique, à l'image de soi et augmente l'estime de soi. En redonnant sa place à l'acte moteur, à la liberté de mouvement, l'activité physique ne peut empêcher que d'autres actes de vie y soient également appelés