La première partie de cette thèse rappelle les résultats expérimentaux concernant l'influence de la température sur le sex ratio des populations de pleurodèles issues de croisements intra et interspécifiques. L’analyse de ces résultats a permis la construction d'un modèle théorique de l'inversion sexuelle chez pleurodèles waltl et pleurodèles poireti. Ce modèle postule notamment l'inactivation des chromosomes sexuels. L’action de la température sur la différenciation sexuelle du pleurodèle a tout d'abord suggéré une médiation des protéines de choc thermique (HSPS). Les premiers essais de mise en évidence de ces HSPS chez les larves soumises à un traitement thermique ont été infructueux. En revanche une surexpression protéique a été détectée chez des adultes, non pas après un choc thermique mais consécutivement à une biopsie. Cette réponse est reproductible puisque plus de la moitié des adultes ont réagi en synthétisant cinq protéines de 110Kd, 48Kd, 46Kd, 44Kd et 15Kd dans les tissus immédiatement adjacents à la biopsie. Trois de ces protéines ont été utilisées comme antigènes. Les antisérums récoltés ont été testés sur des extraits protéiques d'organes adultes provenant de males et de femelles. L’un des antisérums (is48) reconnait un antigène de 55Kd (p55) uniquement dans les ovocytes. La seconde partie de la thèse décrit l'isolement et la caractérisation de cet antigène spécifique du sexe femelle, par conséquent d'un intérêt potentiel pour les études entreprises au laboratoire et pour tester le modèle d'inversion sexuelle exposé dans la première partie, ce qui nécessite l'accès à des marqueurs génétiques des chromosomes sexuels. La purification de p55 a permis de démontrer qu'il s'agit d'un mucopolysaccharide qui pourrait avoir un rôle dans la mise en place de la matrice extracellulaire grâce a une interaction avec des lectines ovocytaires