A la fin de adolescence, Simone de Beauvoir se détache de son origine bourgeoise et de sa foi catholique. Elle se défait du narcissisme qui était au départ de sa vocation d'écrivain. Jusqu'à la deuxième guerre mondiale, les questions socio-politiques ne la préoccupent guère. Elle fait l'expérience de l'existence d'autrui et des conditions de la liberté. Compagne de Sartre, elle adhère de tout son être à l'existentialisme. Elle surmonte son indifférence et renonce à l'" oeuvre d'art " pour se consacrer à une littérature engagée. Elle est particulièrement touchée par la condition des femmes, puis celle des vieillards. Dans "Le deuxième Sexe" et "La vieillesse", elle analyse en profondeur leur aliénation et leur misère en donnant une image dramatiquement nouvelle. Ses idées ont violemment choqué, mais leur influence perdure. Nous avons tenté de montrer que Simone de Beauvoir a, sans concession, mis en oeuvre, dans ses écrits et ses actes, sa pensée éthique, fondée sur la liberté et la responsabilité ; même quand ses révélations lui valaient une opposition haineuse et dangereuse. Elle a critiqué sans relâhe la société des " bien-pensants " et engagé son être tout entier au service de ses idées.