La recherche présentée dans cette thèse s'intéresse à une catégorie particulière d'actifs : les jeunes en insertion de longue durée. son principal objet est de montrer que la situation sociale et professionnelle de ces jeunes est liée à un ensemble d'évolutions qui touche, tout d'abord, l'institution scolaire et le marché du travail juvénile; ensuite, l'emploi ouvrier et employé et enfin, le mode de vie des jeunes de milieu populaire. L’allongement des durées d'accès à la stabilité d'emploi touche massivement les jeunes peu ou pas qualifiés qui proviennent des classes sociales défavorisées. La thèse montre que ces jeunes expérimentent pendant la période d'insertion de nouvelles conditions d'accès à la formation et à la certification (via les stages de formation post-scolaires) et de nouveaux statuts d'emploi sur les segments externes et secondaires du marché du travail (via les emplois d'insertion de type cq ou ces). La salarisation des emplois d'insertion est le fait marquant des évolutions prises par l'organisation de la transition professionnelle depuis quinze ans. La recherche empirique menée auprès des jeunes des missions locales en insertion de longue durée (missions locales du bassin d'emploi de Nancy) s'efforce de restituer ce public dans le contexte de transformation profonde des fonctions sociales attachées aux mesures d'aide à l'insertion des jeunes. Elle montre qu'une part importante de ces jeunes est exclue de la salarisation depuis plusieurs années et que ces jeunes répondent à des profils biographiques particuliers : origine sociale modeste, scolarisation dans les filières de relégation; vie en foyer pendant l'enfance ou à post-adolescence. Ces jeunes représentent la frange la plus dominée de la jeunesse actuelle.