L'ensemble pluto-volcanique du littoral nord-constantinois, réparti de manière discontinue sur plus de 200 km depuis El Aouana (ex-Cavallo) à l'Ouest jusqu'à Annaba (ex-Bône) à l'Est, constitue l'un des témoins les plus intéressants du magmatisme tertiaire qui caractérise l'évolution tardive de l'orogène bético-maghrébin. ses principaux aspects (nature et organisation relative des corps éruptifs, chronologie relative et absolue de leur mise en place, constance spatio-temporelle des types pétrographiques représentatifs, ...) permettent de le considérer comme le résultat actuel d'un processus complexe initié en profondeur, mettant en œuvre des magmas basaltiques issus d'un manteau anormal localement diapirique et des magmas anatectiques induits par leur influence dans la croute sialique inférieure, et s'exprimant diversement d'une région à l'autre selon que le climat tectonique superficiel est compressif ou distensif. L'âge des premières venues magmatiques (fin Burdigalien), le synchronisme des manifestations successives (volcanisme initial, phase intrusive principale, volcanisme fissural tardif et actions hydrothermales), et le caractère relativement symétrique du dispositif igné (volcanisme précoce, essentiellement andésitique, dans les zones latérales, plutonisme ultérieur, essentiellement granitique, au centre et au sud) incitent par ailleurs à imputer l'initiation et le fonctionnement des mécanismes responsables soit aux phénomènes liés à la collision qui s'amorce dès la fin de l'éocène entre la plaque africaine et le bloc kabyle de la microplaque des zones internes (en provenance du nord-ouest) soit, préférentiellement, aux phénomènes d'océanisation liés à l'ouverture du bassin Algéro-Provençal situe plus au nord