Le Théâtre du peuple
Résumé
aThis research work on the Bussang people's theatre (1896-1946) brings face to face, from the viewpoint of a history of mental attitudes, the sociological with the ideological facts to put to the test the progressism that this theatre claimed to be its "raison d’être"- the last attempt at popular theatre made at the end of the 19th century. after studying the interconnection between past and present in 1980 in this theatre, the situation of Bussang in 1895, the various stages of the building of the theatre and the characteristics of this circle of leading republican citizens to which the creator, m. Pottecher, belonged, are analysed in flash back. the end part tackles the writer's objectives and the links between this project for a national and educational theatre open to everyone and its cultural context; a lexicological analysis then backs up the thematic thought process and allows the bringing together of the pottecherian way of thinking with that of Michelet, Ferry, Barres. then follows an investigation of the team whose members mainly came from the Vosges and in which the relationship between those from the upper middle class and those from the working class appears to be paternalistic; a close-up of the actor Pierre Richard-Willm shows how from 1935, he orientated the stage direction towards a more artistic trend. finally a study of the press shows the fairly wide concensus achieved around this work which extols values that any eminent person, right wing or left wing, fears to see disappear. a thematic and narrative analysis (greimas diagram) of the plays deals with the reasoning, background looking in fact, behind this theatre. torn between progressist and conservative yearnings the creator could but produce one ambiguous work, the inherent flaw in Pottecher's way of thinking, in the difficulty that French society has to analyse the upheavals that shake it but also in the notion of popular theatre and maybe in any left wing nationalistic reasonining
Cette étude sur le théâtre du peuple de Bussang de 1895 à 1946 confronte dans la perspective d'une histoire des mentalités, réalités sociologiques et réalités idéologiques afin d'éprouver le progressisme dont se réclamait cette scène, premier essai de théâtre populaire et de décentralisation expérimenté à la fin du dix neuvième siècle. Après avoir interrogé le jeu du présent et du passé en 1980 dans ce théâtre, l'analyse développé en flash back la situation de Bussang en 1895, les étapes de la construction du théâtre ancré dans son milieu naturel et les caractéristiques de ce milieu de notables républicains auquel appartient le fondateur, Maurice Pottecher et sa famille. Une deuxième partie aborde les objectifs de l'auteur et cherche les liens qui unissent ce projet d'un théâtre ouvert à tous, national et éducateur, à son contexte culturel; une analyse lexicologique épaule en cet endroit la démarche thématique et permet de rapprocher la pensée pottecherienne de celles par exemple de Michelet, Ferry et Barrès. Puis le regard se pose sur l'équipe, principalement d'origine vosgienne, ou le paternalisme apparait être le mode de relations entre les bourgeois et les ouvriers la composant; un gros plan sur l'acteur Pierre Richard-Willm montre comment ce dernier, à partir de 1935, infléchit dans un sens plus artistique la mise en scène bussenette. Enfin une étude de l'opinion met en évidence le consensus assez large qui a pu se réaliser autour d'une œuvre célébrant les valeurs que tout notable, qu'il soit de droite ou de gauche, craint de voir disparaitre. Une analyse thématique et narratologique (schéma greimassien) des pièces aborde le discours-passéiste de fait de ce théâtre. Écartelé entre des aspirations progressistes et conservatrices, le fondateur n'a pu que produire une œuvre ambigüe, dérapage inhérent à la pensée de Pottecher lui-même, à la difficulté de la société française d'analyser les bouleversements qui la secouent mais encore a la notion de théâtre populaire et peut-être même à tout le discours nationaliste de gauche