La question de la consommation dans le monde du travail n'est plus « tabou », a déclaré Etienne Apaire, président de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT), lors de la publication d'un guide sur ce thème à destination des acteurs du monde du travail.Après avoir passé en revue les définitions, le rôle de la médecine du travail, du stress, du dépistage et d'avoir fait un point sur les principales substances habituellement consommées, nous présenterons les résultats d'une enquête, que nous avons réalisée auprès d'un échantillon de 400 salariés de Lorraine, grâce à la collaboration de l'Association Lorraine de Santé en Milieu de Travail (ALSMT). Cette enquête anonyme vise à faire le point sur les substances psychoactives consommées par les salariés, faire des rapprochements entre les substances consommées et les tranches d'âges, les revenus, les catégories socioprofessionnelles, ou encore d'éventuelles maladies chroniques connues et enfin savoir quelles raisons sont évoquées pour expliquer ces consommations.Nous verrons ainsi que les consommations de substances psychoactives sont fonction du secteur d'activité. Nous constatons en particulier que l'alcool, consommé dans tous les secteurs, pose toutefois un problème majeur dans le secteur du transport où 97,3% des salariés disent en consommer. Les tranches d'âge, elles, révèlent de réelles disparités en termes de substances consommées, les moins de 20ans étant les plus forts consommateurs de cannabis, alors que les plus de 40ans sont consommateurs d'antidépresseurs et de tranquillisants. Quant aux raisons qui sont avouées par les salariés pour justifier leurs consommations, le plaisir est de loin la principale raison évoquée mais le stress et le surmenage semblent également amener beaucoup de salariés à recourir à des substances psychoactives.