Si le terme d’activisme n’est traditionnellement pas associé à l’art, en tant que celui-ci renvoie à des méthodes d’action d’un mouvement politique ou syndicaliste privilégiant l’action directe, des pratiques dites « artactivistes » ont progressivement infiltré nos espaces publics. Depuis les années 2000, des collectifs réunissant artistes et activistes émergent dans toute l’Europe, tels que Liberate Tate !, la Clandestine Insurgent Rebel Clown Army (CIRCA) ou encore le LABOFII (The Laboratory of Insurrectionary Imagination) créé à l’initiative de John Jordan et Isabelle Frémeaux (Les Sentiers de l’utopies, 2012). À travers l’étude de quelques actions de collectifs œuvrant tant en faveur du respect de l’environnement que de l’avènement d’une culture post-capitaliste, nous nous interrogerons ici sur les enjeux de ces nouvelles formes de résistance créative associant imagination et engagement radical. Aussi, nous questionnerons plus précisément le rôle des échanges discursifs (« dialogical art », Grant H. Kester, 2004) au cœur de ces pratiques de désobéissance créative et collective.