0. L’épigramme, prise dans son acception la plus générale de petite pièce en vers traitant de divers sujets , est la plus ancienne forme épigraphique attestée en Béotie, puisque les premières inscriptions béotiennes (de 700 à 600 av. J.-C. environ) sont toutes des épigrammes votives. Une telle situation n’est pas pour surprendre — elle est fréquente dans l’ensemble de la Grèce de l’époque —, mais elle montre que la Béotie s’inscrit pleinement dans le cadre culturel hellénique, même si on évoque souvent à son propos un “hellénisme particulier” . La composition d’épigrammes n’y est d’ailleurs pas limitée à l’époque archaïque, elle est attestée tout au long de l’existence du dialecte , et au-delà, en prenant des formes variables selon les époques : métrique, langue, thèmes développés… Dans un article antérieur j’avais étudié rapidement les épigrammes béotiennes du point de vue de la langue utilisée : comme les autres genres poétiques, l’épigramme suit l’évolution des usages linguistiques grecs et, à ce titre, elle est un des moyens d’aborder l’étude d’un dialecte, notamment quand il s’agit de déterminer la place réelle qu’il occupe dans la société de son temps, ou d’observer la progression de la koinè ionienne-attique. Mais les épigrammes sont aussi un genre littéraire qui obéit à ses propres règles, et dont les thèmes développés peuvent refléter les mentalités locales. Le recueil de textes présentés ici a donc pour but d’illustrer le plus fidèlement possible les aspects évoqués précédemment, mais il n’est pas exhaustif : il s’appuie essentiellement sur les textes épigraphiques de la période dialectale (soit soixante-six textes) et, parmi ces derniers, seuls les mieux conservés ont été utilisés pour l'étude détaillée . …/… (54 pages) Plan suivi 1. Les textes (44) 2. Synthèse 2.1. Thèmes développés 2.2. Formes linguistiques 2.3. Mètres et techniques poétiques 2.4. Les supports utilisés 3. Conclusion 4. Appendices a) Table de correspondances avec les recueils d'épigrammes récents b) Index des noms de personnes cités dans les épigrammes c) Index des noms de personnes cités hors épigrammes d) Index des divinités mentionnées (et de leurs épithètes) e) Index des hapax ou des régionalismes onomastiques et lexicaux f) Index des noms de lieux (localités, cités, ethniques, fleuves…) g) Index des jeux et concours mentionnées