Trois étapes scanderont la séance. La première sera consacrée à la restitution d’une enquête sur les manifestations collectives du souvenir contemporain d’une bataille livrée au xixe siècle dans un petit village français, dont les livres d’histoire ne parlent plus ; ce qui interroge la tension entre mémoire et oubli. Suite à l’exposé des circonstances de cette enquête, lors de la deuxième étape, le propos consistera à mesurer comment le chercheur passe physiquement et thématiquement d’un terrain à un autre, cette fois ancré dans la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ; ceci en utilisant une approche prosopographique si ce n’est biographique, qui met en jeu les rapports entre témoignage et vérité. Troisième étape : sur fond de terrorisme à la Une durant une quarantaine d’années, examiner comment se nouent une expérience de vie et les remises en cause d’une doxa provoquées par des enquêtes ; là, c’est la responsabilité sociale du chercheur qui est questionnée : l’activité scientifique est-elle soluble dans la neutralité axiologique ?