Les réseaux numériques mis à la question par l’art. Regards et interrogations artistiques sur les technologies émergentes
Résumé
The covid-19 pandemic is spreading in a communication context that doubles its pathological dimension with an informational virality. A viral signature whose health consequences are mapped in real time via digital networks, the SARS-CoV-2 virus is being tracked. If the only possible prophylaxis, in the absence of effective medical treatments, remains the social distancing that they help to guarantee, sending contacts and exchanges back into a virtual sphere, digital networks also offer experiential frameworks conducive to relational transfers and social activities to the social reorganisations imposed in an emergency. The fact that artists are taking up social and societal issues is not new in itself. Long before this pandemic situation, many of them undertook to question the place taken by digital networks in social life. This contribution examines the interest shown by artists, from the 1980s onwards, and then at the time of the invention of the Internet, in networks, territories and media for action and interrelationships. By dint of plastic experiments and aesthetic research carried out through all sorts of works and interactive installations, they question the current and future social and societal dimensions. Taken as devices of perception, digital networks constitute not only devices for shaping and making visible communities, but also means and opportunities for modelling and analysing, from a communicative point of view, the contemporary complexity with which interpersonal exchanges are constructed and intersect.
La pandémie covid-19 se propage dans un contexte communicationnel qui redouble sa dimension pathologique par une viralité informationnelle. Signature virale dont les conséquences sanitaires sont cartographiées en temps réel via les réseaux numériques le virus SARS-CoV-2 est suivi à la trace. Si l’unique prophylaxie possible, à défaut de traitements médicaux efficaces, reste la distanciation sociale qu’ils contribuent à garantir, renvoyant les contacts et les échanges dans une sphère virtuelle, les réseaux numériques offrent par ailleurs aux réorganisations sociales imposées dans l’urgence des cadres expérientiels propices aux transferts relationnels et à ceux des activités sociales. Que les artistes s’emparent de questions sociales et sociétales n’est pas nouveau en soi. Bien avant cette situation pandémique nombre d’entre eux ont entrepris d’interroger la place prise par les réseaux numériques dans la vie sociale. Cette contribution interroge l’intérêt que manifestèrent, dès les années 80 puis au moment de l’invention d’internet, des artistes à l’égard des réseaux, territoires et supports d’action et d’interrelations. à force d’expérimentations plastiques et de recherches esthétiques menées à travers toutes sortes d’œuvres et d’installations interactives, ils en questionnent les dimensions sociales et sociétales actuelles et futures. Pris comme appareils de perception, les réseaux numériques constituent non seulement des dispositifs de mise en forme et en visibilité de communautés, mais aussi des moyens et des opportunités de modéliser et d’analyser, d’un point de vue communicationnel la complexité contemporaine avec laquelle se construisent et se croisent les échanges interpersonnels.
| Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
|---|
