Plus de 300 000 sites potentiellement impactés par des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) ont été recensés en Europe, dont plus de 1 500 en France (BASOL). Le diagnostic et le suivi de ces sites se fait généralement par la quantification des composés réglementés (16 HAP US-EPA) sans toutefois tenir compte de leur disponibilité et de la présence d'autres contaminants (composés aromatiques polycycliques (CAP) polaires), pourtant connus pour provoquer des réponses toxiques. L’application de traitements de remédiation (e.g. oxydation chimique), peut s’avérer nécessaire pour réhabiliter ces sites mais l'impact de ces traitements (i) sur l'ensemble de la contamination et (ii) sur sa disponibilité reste toutefois mal connu. Ce travail vise donc à déterminer les effets d’un traitement d’oxydation chimique (KMnO4) appliqué à un sol de cokerie fortement contaminé aux CAP. Deux doses d’oxydant contrastées (une dose faible et une forte) ont été définies en se basant sur la demande stœchiométrique en oxydant (DSO) de la contamination1. La teneur en matière organique extractible a été déterminée et les CAP (i.e. HAP et CAP oxygénés (CAP-O)) ont été quantifiés par GC-MS2 avant et après oxydation. L’objectif de cette étape est de définir la dose en oxydant optimale pour atteindre une dégradation satisfaisante en CAP tout en évaluant l’éventuelle production de sous-produits. L’application de la dose forte a entraîné une dégradation satisfaisante des HAP avec une production limitée des CAP-O. Les résultats obtenus pour la faible dose montrent une dégradation limitée des HAP et une formation importante de CAP-O. Afin d’identifier l’impact de la disponibilité de la contamination sur l’efficacité de l’oxydation, les sols avant et après traitements sont analysés par thermodésorption couplée à l’analyse moléculaire3. afin de déterminer le statut (disponible ou non) de la contamination. Ces résultats préliminaires montrent l’importance du choix de la dose appliquée pour atteindre le niveau de dégradation souhaité, sans formation importante de sous-produits. Pour compléter ce travail, des essais de traitement seront réalisées sur des fractions organiques isolées de la contamination (CAP polaires, macromolécules) pour mieux comprendre spécifiquement leur réactivité et améliorer notre connaissance sur leur toxicité.