Depuis une dizaine d’années, nombreux·ses sont les artistes présentant des performances s’articulant autour d’un échange discursif, faisant ainsi œuvre à partir d’une prise de parole. Certaines de ces conversation pieces (G. H. Kester) rendent compte de démarches artistiques proposant au public des dispositifs de guérison ou des rituels à consonnance thérapeutique. Au sein de la Compagnie L’Alakran, le metteur en scène Oscar Gómez Mata conçoit Le Cromlech (Psychodrame 4) ; une pièce de cinq heures pour huit performeur·ses d’une durée de cinq heures abordant la question du manque. Depuis 2012, Grace Ndiritu produit un corpus d’œuvres – Healing the Museum – répondant au désir de réactiver la « sacralité des espaces d’art » à travers différentes méthodologies (chamanisme, pleine conscience). À partir de ces deux exemples à la lisière de l’art et du soin, nous analyserons leurs enjeux formels, relationnels et potentiellement transformateurs, en nous attachant plus particulièrement aux rôles de la conversation et des objets convoqués.