Le monde social de l’insertion par l’activité économique se présente comme un monde polyphonique, composé d’acteurs, d’institutions et d’organisations qui s’entremêlent et s’affrontent, à la recherche d’un ordre social négocié. Un ordre social en mouvement qui définit ses règles au travers de la mise en oeuvre d’une activité primaire d’insertion sociale et professionnelle pour des populations en grandes difficultés, renvoyant les individus vers des formes de solidarité qui, en fonction des situations, peuvent s’apparenter à de l’assistance au « pauvre », parfois encore prendre la direction d’un encadrement de population au titre de la sécurité des territoires (au sens de Foucault). Ce monde social est managé par des « entrepreneurs de solidarité » qui engagent des « croisades » au nom de normes sociales de domination et par des acteurs mettent en œuvre ces normes Un monde social qui promeut l’utopie d’une autonomie des individus mais qui pratique de manière hétéronome. L’insertion par le travail qui est cœur de ses pratiques et discours n’émancipe pas les individus mais les « enferme » dans une logique de population-cible et à qui on applique des technologies issues du monde économique et gestionnaire au nom de la solidarité.